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Menottes et gris-gris avant Mali-Cameroun : l'incident est clos
8 février 2002

N'kono essaie de se débattre. Selon des témoins, il est tabassé. © AFP

De notre correspondant à Bamako

Vendredi matin, sur le terrain de golf du sympathique hôtel de l'Amitié de Bamako, les Lions Indomptables du Cameroun font une séance de décrassage. Thomas N'kono est là. Les deux mains bandées, séquelles du sale quart d'heure qu'il a passé la veille avec la police malienne avant la rencontre. «Après le match dans les vestiaires je me suis plains au président Konaré qui était venu nous féliciter pour notre victoire», confie t-il à RFI. Le chef de l'Etat malien l'aurait calmé.

Il n'empêche, l'ex-gardien de buts camerounais tempête : «Je suis déçu. Avec tout ce que j'ai fait pour le football africain, je n'ai même pas reçu les excuses ni de la Confédération africaine de football, ni celles du Comité d'organisation de la CAN après cet grave incident de la veille» . Mais quel incident ?

Nous sommes à moins de deux heures avant le match du Mali contre le Cameroun. Le stade du 26 mars de Bamako est noir de monde, plus de 50 000 personnes. Ambiance surchauffée. L'entraîneur allemand Winfried Schaefer et l'ex-gardien international du Cameroun Thomas N'kono sortent des vestiaires. Ils pénètrent sur la pelouse. Branle-bas, une bonne dizaine de policiers foncent sur eux, les entourent, le regard menaçant.

Occultisme ou intoxication?


Très rapidement, le colosse Thomas N'kono est immobilisé, menotté aux poignets. Quelques photographes parviennent à immortaliser la scène. N'kono essaie de se débattre. Impossible. Selon des témoins, il est tabassé. «Quelques coups seulement», ironise un journaliste malien. Le coach allemand du Cameroun rouspète, lève les bras, gueule un bon coup. Il est impuissant. Les menottes tchèques sont toujours aux poignets de N'kono. Elles ont la particularité de resserrer douloureusement leur étau si l'on tente de s'en défaire.

Un flic malien exhibe alors un objet, comme pour dire «Voilà ! les camerounais s'apprêtaient à mettre un gri-gri sur le stade». Des milliers de spectateurs maliens hurlent. Bien évidemment, ils approuvent l'intervention de la police malienne. On craint le pire.

C'est alors que l'entraîneur du Cameroun menace de ne pas faire jouer le match à son équipe. Le ministre camerounais des Sports, Bidoung Mkpatt, est furieux. Il essaie par la suite de calmer le jeu.
Les conciliabules commencent et durent de longues minutes. La CAF, Confédération africaine de foot, les dirigeants des deux pays et de nombreux responsables interviennent. Finalement, les choses se calment.

Un autre ex-international camerounais (consultant de RFI pour la CAN) Joseph Antoine Bell, calme les ardeurs au micro: «C'est vrai que l'ambiance était tendue. Comme dans tout événement de cette importance. Mais tout est rentré dans l'ordre». Et de rappeler une pareille tension en 1992 entre le Sénégal et le Cameroun à l'occasion d'une CAN.

Bref ! L'ombre des gris-gris, talismans supposés faire gagner une équipe, a toujours plané autour de la CAN. Témoins ayant vu dans les délégations des faiseurs de talismans, joueurs supposés avoir des gri-gri autour des reins, objets jetés dans les buts adverses, tout y passe. Et nombreuses sont les rumeurs qui circulent à l'occasion de la 23ème édition de la CAN.
Les camerounais ont-ils été réellement pris la main dans le sac ? Les Maliens ont-ils voulu faire de l'intoxication ? Mystère…


Serge Daniel