Lendemains
de CAN : le grand ménage
20 février 2002
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L'équipe du Nigeria
a été dissoute ©
DR
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La 23ème édition
de la Coupe d'Afrique des Nations est à peine terminée
que l'on compte déjà les victimes. Equipes dissoutes,
présidents de fédération démissionnaires,
entraîneurs déchus. La grande lessive a commencé
; elle risque de se poursuivre dans les prochaines semaines.
Le premier pays à ouvrir
le bal des sièges éjectables a été
le Burkina Faso. Peu après le retour de la délégation
à Ouagadougou, le Colonel Honoré Traoré
s'est défait de son mandat à la tête de
la fédération, et avec lui l'ensemble du bureau
fédéral. Cette fois, on a bien compris qu'il
ne fallait surtout pas congédier les responsables de
la fédération, ce qui aurait eu pour conséquence
immédiate l'immixtion de la FIFA dans les affaires
du football burkinabé et une probable suspension.
Quelques jours plus tard, c'est
le président de la fédération ivoirienne,
Ousseynou Dieng, qui a emprunté la même voie,
abandonnant ses fonctions à onze mois de l'échéance
de son troisième mandat. Départs en douceur,
ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas été
commandités. Mais on y a mis les formes. Sale période,
entre parenthèses, pour Ousseynou Dieng qui, la veille,
du coup d'envoi de la CAN, avait perdu son siège au
sein du Comité exécutif de la CAF.
Beaucoup de décisions
prises sous le coup de la déception
Deux entraîneurs ont été
pareillement priés d'aller voir ailleurs. Il s'agit
du Togolais Tchanile Bana et du Nigérian Amodu Shuaibu.
On ne nourrissait guère d'illusions sur le sort du
premier, au lendemain du nouvel échec des " Eperviers
" dès le premier tour. Le Togo n'est jamais parvenu
à franchir ce cap en phase finale. Sans doute faut-il
y voir une responsabilité autre que celle des entraîneurs
qui ont conduit l'équipe à travers les différentes
éditions. Tchanile Bana avait pourtant qualifié
l'équipe lors de la phase éliminatoire. Mais
il était le premier fusible, par excellence, à
faire sauter.
Le sort d'Amodu Shuaibu n'est
pas davantage surprenant. On savait qu'il jouait sa tête
sur la CAN. La troisième place, dont beaucoup se seraient
contenté, ne répondait pas aux ambitions de
la fédération et du ministre. Plus encore c'est
la manière dont les " Super Eagles " ont
évolué qui a pu paraître inquiétante
aux décideurs à un peu plus de quatre mois de
la Coupe du Monde. Pour le remplacer plusieurs noms circulent
dont celui du Néerlandais Ruud Gullit.
Henri Michel a été,
un moment, lui aussi , sur la sellette en Tunisie, mais la
fédération a probablement estimé que
ce n'est pas un changement d'homme qui modifierait sensiblement
le comportement d'une équipe appelée à
représenter le continent au Mondial. Nul ne sait, par
ailleurs, si l'entraîneur des " Bafana Bafana ",
Carlos Queiroz sera maintenu à son poste. L'étude
de son cas n'est pas encore terminée.
Deux équipes ont été
dissoutes : le Libéria et
le Nigéria. Pour
le Libéria, c'est une décision prise par le
chef de l'Etat en personne qui vise d'abord George Weah, homme
à tout faire du football de son pays, bien mal récompensé
de ses efforts pour faire exister la " Lone Star ".
Quant à l'équipe du Nigéria, certains
la pressent de tirer un trait sur ses stars, les Oliseh et
autres Kanu. Ces dissolutions qui ont cours, de manière
récurrente, depuis une bonne vingtaine d'années
en Afrique, sont absurdes. Prononcées sous le coup
de la déception, elles ne débouchent jamais
sur du concret. Un ou deux joueurs en feront peut-être
les frais, mais les autres seront à nouveau retenus
en équipe nationale, comme si de rien n'était.
Il sera intéressant de comparer les listes des joueurs
présents à Mali 2002 et celles de ceux qui iront
en Asie à la fin du mois de mai.
On continue et on continuera
donc de jeter la première pierre à ceux qui,
de par leurs fonctions, sont les plus exposés, faute
de changements véritables en matière d'organisation
du football et dans la gestion des équipes nationales.
Curieusement, sur les vingt dernières années,
ce sont les mêmes pays qui ont, tous les deux ans, choisi
de faire table rase du passé, affirmant qu'on ne les
y prendrait plus et que les choses allaient changer !
Gérard
Dreyfus
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