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Groupa A: le Mali et le Nigeria en quarts de finale
28 janvier 2002

Le gardien libérien Louis Crayton, auteur d'un superbe arrêt sur un penalty nigérian © DR

De l'un de nos envoyés spéciaux à Bamako

Finalistes de la dernière édition et futurs mondialistes pour la troisième fois consécutivement, les Super Eagles du Nigeria terminent en tête du groupe A avec deux victoires et un nul. Pas plus que chez eux, lors du premier tour, il y a deux ans, ils ne se sont réellement montrés convaincants. Seul l'attaquant Julius Aghahowa, révélation de l'édition 2000, a été à la hauteur de sa réputation, inscrivant les deux seuls buts de son équipe.

Le Nigéria qui n'a jamais pu prendre l'ascendant sur ses adversaires a parfois été mis en difficulté, et fait preuve d'une certaine nonchalance. Est-ce la chaleur, est-ce le manque d'entraînement, ou bien le déclin d'une équipe dont les pièces maîtresses sont sur la brêche depuis 1994 ? Il faudra attendre la suite des événements pour avoir la réponse. Toujours est-il que l'équipe telle qu'on l'a vue jusqu'à présent a du souci à se faire dans la perspective de la Coupe du Monde.

Et si le Mali allait au bout de ses rêves?

Derrière le Nigeria, favori du groupe, on présumait que la lutte serait très chaude entre les trois autres prétendants à la deuxième place du groupe. On savait le Liberia en manque d'un groupe homogène, George Weah un peu à bout de souffle, même si on retiendra qu'il aura inscrit le premier but de la présente édition. On savait que l'Algérie était en reconstruction et que cette étape n'était qu'un point de départ pour le nouvel entraîneur Rabah Madjer qui parlait à son arrivée à Bamako d'un «objectif 2006». On savait tout cela.

On ignorait, en revanche, que le Mali, pas toujours convaincant lors de ses matches de préparation (exemple sa défaite à Sikasso par 3 buts à zéro contre la Côte d'Ivoire), était animée d'une foi capable d'ébranler les réputations les plus solides. Mieux, l'équipe n'a cessé de s'améliorer au fil des rencontres. Sa première mi-temps contre l'Algérie fut, en tous points, exemplaire. Efficacité, solidarité, créativité. Quarante-cinq minutes absolument parfaites, les meilleures de toute la compétition jusqu'à maintenant. Et si le Mali allait au bout de ses rêves? Il va falloir désormais assumer ses fonctions de nouveau galonné. Pas encore favori, mais s'il continue de montrer les mêmes dispositions, le même allant, la même fraîcheur, qui sait ?...

Ce que l'on sait, c'est que la ville de Kayes qui vivait la compétition de loin, accueillera son équipe nationale en quart de finale. Et si il fallait y voir la plus belle réussite de ceux qui ont voulu la CAN ici ? L'équipe nationale appartient à tous les Maliens. Les Bamakois étaient tentés de ne la vouloir que pour eux. Le sort a décidé que l'équipe irait faire un tour à l'intérieur du pays. Osons avancer que c'est génial. Dimanche prochain, Kayes sera la capitale du Mali et de toute la diaspora malienne.

Gérard Dreyfus