Le
Mali avait la rage de vaincre
28 janvier 2002
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Bagayoko ouvre le score
pour le Mali © DR |
De l'un de nos envoyés
spéciaux à Bamako
Le Mali d'Henri Kasperczak a
construit sa victoire avant d'entrer sur le terrain. Rarement
une équipe, depuis le début du tournoi, n'avait
montré une telle détermination, une telle envie
de vaincre. S'emparant du ballon dès le coup de sifflet
de l'arbitre mauricien, Alain Lim Kee Chang, les camarades
de Soumaïla Coulibaly allaient entamer une magnifique
sarabande dans la moitié de terrain algérienne.
Dès la troisième minute, Boubacar Diarra, sur
une belle frappe de balle obligeait Lounes Gaouaoui à
dégager en corner. Quatre minutes plus tard nouvelle
chaude alerte sur le but algérien, cette fois c'est
Adama Diakite qui jouait les premiers violons.
Rien ne semblait devoir arrêter
la ronde endiablée des attaquants maliens, constamment
aux avant-postes. Le ballon allait de l'un à l'autre,
comme téléguidé. Les tirs se succédaient,
Seydou Keita, Mamadou Bagayoko, sans doute le meilleur homme
du match, étaient à deux doigts d'ouvrir le
score . La récompense arrivait à la 18ème
minute : bien servi à l'entrée de la surface,
Bagayoko contrôlait de la poitrine, dos au but, pivotait
et d'un splendide tir croisé, expédiait le ballon
au fond des filets. Les Maliens continuaient leur pression,
devant des Algériens médusés, privés
de ballon, qui subissaient le match comme jamais lors de leurs
deux premières rencontres. Et à la vingt-quatrième
minute, Bagayoko parti sur le flanc gauche, adressait une
longue balle dans la surface à destination de Bassala
Toure, libre de tout marquage, qui, plein de sang-froid, trompait
pour la deuxième fois le malheureux Gaouaoui.
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Le Mali célèbre
sa qualification pour les quarts © DR |
On avait eu très peur
dans les tribunes
Les Algériens, en dépit
de quelques réactions,sans vraie conviction, étaient
KO. Les Aigles auraient même pu alourdir le score. Voyant
le désastre, Madjer prit même l'initiative de
changer deux joueurs après seulement quarante minutes
de jeu.
La première période se terminait sur un accident
qui, fort heureusement, se révéla moins grave
qu'on l'avait cru en voyant le pauvre Abdelhafid Tasfaout,
évacué du terrain dans une ambulance. Suite
à un choc avec Boubacar Diarra, le capitaine algérien
était mal retombé, saignant de la bouche et
du nez. Arrivés promptement, les médecins maliens
et algériens allaient d'abord l'empêcher d'avaler
sa langue, puis lui permirent de reprendre son souffle, avant
de le transporter à l'hôpital pour l'entourer
de tous les soins nécessaires. On avait eu très
peur dans les tribunes, en voyant notamment son camarade Omar
Belbey pleurer à chaudes larmes. Lui-même avait
connu la même mésaventure face au Nigéria.
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Fait rarissime, une ambulance
sur un stade. Plus de peur que de mal pour le capitaine
algérien Abdelhafid Tasfaout © DR |
Le Mali menait alors deux à
zéro. Le choc de l'accident survenu à Tasfaout.
Quelque chose, on le sentait bien, était cassé.
L'Algérie avait accepté sa défaite, faute
d'arguments à opposer à cette jeune équipe
du Mali si séduisante. La deuxième période
fut donc dénuée de tout suspens, en dépit
de quelques actions algériennes et, en fin de partie,
de belles frappes des Maliens.
Finaliste en 1972 à Yaoundé,
demi-finaliste en 1994 à Tunis, le Mali 2002, pour
sa troisième apparition en phase finale de la CAN,
peut rêver rejoindre ses glorieux aînés,
voire les dépasser
GD
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