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Un
débardeur controversé
5 février
2002
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«Ce
n'est pas une tenue correcte»,
se plaignent les uns.«C'est super !»,
se réjouissent les autres ©
DR
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De notre correspondant sportif
à Bamako
Le secret espoir de tout spectateur
au cours d'une CAN, c'est d'avoir des surprises. Des surprises
agréables. Du spectacle. Sur tous les plans. La technique,
le jeu, l'organisation, les joueurs. L'une des surprises de
la 23ème édition de la Coupe d'Afrique des nations
est arrivée là où peu de personnes l'auraient
cherchée : le maillot des Lions Indomptables du Cameroun.
Certes, on attendait les Lions
sur l'aire de jeu, dans la défense de leur titre. Nombreux
sont ceux qui étaient curieux de découvrir les
nouvelles armes de Rigobert Song et de ses camarades. La surprise
a été double : le résultat et la tenue.
Avant le coup d'envoi, vous auriez pu confondre les Lions
Indomptables avec un groupe de travailleurs de la mer prêts
à décharger leurs poissons. Détrompez-vous.
Imaginez un maillot de footballeur et retirez lui les deux
manches, jusqu'en haut des bras. Vous avez la tenue que l'équipe
nationale du Cameroun étrenne fièrement au Mali.
Ce qu'on appelle, en termes vestimentaires, un débardeur.
Comme toute nouveauté,
cette innovation vestimentaire n'a pas manqué de susciter
des réactions, parfois assez vives, allant de l'admiration
bruyante au rejet catégorique. «Ce n'est pas
une tenue correcte, se plaignent les uns. Ce n'est
pas digne d'une grande équipe comme celle du Cameroun.
Sommes-nous à une exposition de musculatures ?».
D'autres approuvent avec enthousiasme. «C'est super
! s'exclame cette jeune admiratrice de Patrick Mboma.
C'est presque comme au basket. Ca met en valeur le physique
des athlètes. Ils sont très beaux».
La CAN, tremplin commercial
?
L'esthétique est-elle
la seule réponse à la question: pourquoi cette
nouvelle tenue ? D'autres réponses sont possibles.
La première est subjective. Les joueurs qualifiés
pour le prochain mondial ont eu envie de jouer aux grands
enfants. De se faire plaisir par un petit coup de folie. La
deuxième est «climatique». C'est, en tout
cas, celle fournie par le ministre camerounais de la Jeunesse
et des Sports. Pour Bidoung Mkpatt, «La CAN est une
compétition continentale importante, et il convient
de mettre à contribution toutes les expertises. Tous
les atouts doivent être réunis pour que les Lions
Indomptables donnent leur meilleure prestation. En plus de
la santé et de l'encadrement technique, les équipementiers
ont été sollicités. La proposition de
ces derniers visait à l'acclimatation des joueurs au
climat sahélien du Mali, et donc à la sudation.
Tous les rapports fournis ont montré le bien fondé
du choix effectué».
Selon le ministre, malgré
les réticences conservatrices de certains observateurs,
il faut retenir que l'équipementier a judicieusement
innové. «Les joueurs ont apprécié,
et sur le terrain, les prestations sont honorables».
Confirmation de la part des principaux intéressés.
Ils ont, eux aussi, confirmé tous les avantages liés
à la nouvelle tenue. Ils se disent très satisfaits,
à l'exemple de Mboma et Suffo. La transpiration, disent-ils,
est mieux absorbée. Ils affirment faire nettement la
différence avec le maillot classique.
Certes. Mais une troisième
réponse est envisageable. La CAN est une formidable
vitrine. Un plateau médiatique dont le fabricant, Puma,
aurait voulu faire un tremplin commercial. La Coupe du monde
n'est pas loin. Dans quelques mois, on verra si les Lions
Indomptables arborent à nouveau cette tenue controversée.
Peut-être feront-ils des adeptes ?
Mamadou Kaloga
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