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                    Pas de bogue dans l'organisation 
                    (26 janvier 2002) 
                  
                     
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                      | Les problèmes 
                        d'accréditation des journalistes ? Résolus. 
                        © Ph. QL | 
                     
                   
                  De notre correspondant à 
                    Bamako 
                  Une semaine avant le début 
                    de la compétition, peu de personnes misaient sur la 
                    capacité du Mali à bien organiser la coupe. 
                    Raté. Après deux jours de rodage, le Comité 
                    malien d'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations de 
                    foot-ball (COCAN) maîtrise désormais son sujet. 
                     
                  «C'est simple. Nous 
                    avons laissé dire pour mieux surprendre», 
                    affirme Daouda N'Diagne un des responsables du (COCAN). L'interlocuteur 
                    précise que le Mali a passé au peigne fin les 
                    dix dernières organisations de la CAN. Des spécialistes 
                    consultés. Bref, les autorités locales ont pris 
                    l'affaire en main. Réunions sur réunions. Ajoutez 
                    à cela la touche malienne, et le tour était 
                    dans le sac. 
                  Les problèmes d'hébergement 
                    qui pointaient à l'horizon ? Réglés. 
                    En plus des hôtels, des «villages CAN» ont 
                    été construits. Des journalistes hébergés 
                    gratuitement. Une première. Des particuliers ont loué 
                    leurs maisons. Des salles de classes gratuitement mis à 
                    la disposition des supporters. Aucun hôte ne dort ici 
                    à la belle étoile. 
                  Les problèmes de transport 
                    ? Réglés. Des bus flambants neufs. Des véhicules 
                    d'invités avec immatriculation spéciale. Des 
                    compagnies aériennes privées organisent des 
                    vols spéciaux sur les cinq villes abritant les matchs. 
                    Un avion mis à la disposition du Mali par l'Afrique 
                    du Sud fait la rotation entre Bamako, Sikasso, Ségou, 
                    Mopti et Kayes. On craignait aussi des embouteillages monstres. 
                    Au retour des stades, ils existent. C'est normal. Mais d'une 
                    manière générale, des artères 
                    sont déclarées «sens unique» à 
                    des horaires précis, ce qui fluidifie la circulation. 
                  Quelques petites difficultés 
                    ça et là 
                  Problèmes de restauration? 
                    Réglés. Oublié ici le couplet : «Il 
                    n'y aura pas à manger pour tout ce monde!». 
                    Restaurants européens, africains, asiatiques, les milliers 
                    de visiteurs mangent ici à la leur faim, à leur 
                    goût. Sans compter les bonnes femmes de la sous-région 
                    qui sont venues au Mali installer de petits maquis. Mets délicieux. 
                  Problèmes d'accréditation 
                    des journalistes ? Résolus. Généralement 
                    tatillons, les hommes de presses (c'est vrai que certains 
                    sont d'éternels insatisfaits) ont été 
                    agréablement surpris. Ils sont environ 7OO. Malgré 
                    quelques petites difficultés ça et là, 
                    chacun a obtenu son badge rapidement. 
                  Et les problèmes de télécommunications 
                    ? Résolus aussi. Hommes de radio, de télévisions, 
                    d'agence, envoient à temps leurs papiers. «Une 
                    semaine après le début de la compétition, 
                    je peux dire qu'il n'y a plus de problème de ce côté». 
                    Dixit un confrère sénégalais. 
                  Cerise sur le gâteau, le 
                    téléphone-portable qui ne marchait qu'à 
                    15 kilomètres à la ronde de Bamako avant la 
                    CAN, fonctionne désormais sur les cinq sites. «Vous 
                    vous rendez compte. Aujourd'hui je peux être joint ou 
                    appeler de mon portable à 4OO kilomètres de 
                    la capitale», lâche incrédule un confrère 
                    malien. 
                  Les Stades de compétitions 
                    ? Flambants neufs. Quelques problèmes avec le gazon, 
                    mais les joueurs se sont vite adaptés. Les stadiers, 
                    ces jeunes formés pour guider, contenir, calmer les 
                    spectateurs sont dans leurs uvres. Le public est satisfait. 
                  La retransmission des matchs 
                    ? Cinq sur cinq. Après un épineux problème 
                    des droits de retransmission, tout semble rentrer dans l'ordre. 
                    Ne serait-ce que pour les téléspectateurs maliens. 
                  Le dispositif de sécurité 
                    fonctionne aussi de façon satisfaisante. Au centre 
                    d'opération installé au ministère malien 
                    de la Sécurité, les appareils de transmissions 
                    grésillent. «Nous sommes d'ici en liaison 
                    directe avec nos agents dans les cinq villes», explique 
                    un colonel malien. Aucun incident sérieux pour le moment. 
                  Cela dit, deux personnes ont 
                    trouvé la mort ici à Bamako, lors d'un accident 
                    de circulation après le premier match malien. La police 
                    du Xème arrondissement explique : «Deux personnes 
                    sur une motocyclette ont été renversées 
                    par un mini bus de transport. Le chauffeur a perdu le contrôle 
                    de son véhicule». Un événement 
                    douloureux, mais qui n'a rien à voir avec une éventuel 
                    geste de hooliganisme. 
                  Un observateur conseille cependant 
                    la prudence. «L'organisation d'une compétition 
                    de ce genre, affirme t-il, ne peut être estampillée 
                    bonne qu'à la fin. Il y a forcément quelques 
                    couacs, des ratés. Fouillez bien, vous verrez. Donc, 
                    attendons quand même la fin pour tirer les conclusions 
                    définitives». 
                  Mais incontestablement, la touche 
                    malienne de cette compétition est le désormais 
                    fameux diatiguiya, l'hospitalité malienne. Les 
                    équipes adoptées par les communes de Bamako. 
                    Des supporters étrangers hébergés et 
                    nourris. Le soir, par exemple, dans le quartier général 
                    des supporters sénégalais, l'animation bat son 
                    plein. Des femmes sénégalaises se déhanchent 
                    au rythme du sabar. On entend le bruit des perles qu'elles 
                    nouent autour de leurs reins.  
                  Chaque fête a son coût. 
                    Le Mali a mis dans l'escarcelle 60 milliards CFA. Mais on 
                    dépasse facilement les 100 milliards quand on prend 
                    en compte les infrastructures, les transports, les télécommunications, 
                    l'hébergement etc. Un sérieux coup de main financier 
                    a été donné au Mali par des pays amis. 
                    «Depuis 1945 que la CAF existe, c'est la première 
                    fois que nous sommes aussi bien reçus dans un pays 
                    qui organise la CAN». Déclaration d'un citoyen 
                    lambda ? Non. C'est le patron de la Confédération 
                    africaine de football , Issa Hayatou lui même qui parle. 
                    Ca veut tout dire.  
                  Serge Daniel 
                    
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