Questions
de sécurité
7
janvier 2002
|
La ville
de Bamako © AFP |
De notre correspondant
à Bamako
Gros problème pour
les organisateurs de la CAN 2002, la sécurité
sur et en dehors des stades. Plusieurs facteurs contribuent
à compliquer la situation : la diversité
des sites, leur éloignement de la capitale, (la
distance la moins longue est de 240 km) et le grand nombre
de spectateurs attendus en provenance des pays voisins.
Une convention relative à "la sécurité
des biens et des personnes durant la CAN 2002" a
été signée par le ministère
de la Sécurité et le Comité d'organisation
de la Coupe (COCAN). Concrètement, le ministère
malien de la Sécurité s'occupera de la sécurité
des aéroports, des transports, des sites d'hébergements
des stades. Mais aussi de la protection des délégations
sportives, des arbitres ainsi que des centres de presse.
Une salle centrale des opérations
s'intéressera de près à ce qui se
passe sur les cinq sites. Elle est située dans
les locaux du ministère de la Sécurité,
selon un colonel de l'armée malienne. La salle
"centrale" est équipée d'un "puissant"
réseau de transmission, de récepteurs de
télé et de radio, ainsi que "d'autres
appareils qui doivent échapper à la vue
du citoyen lambda".
Pas moins de 412 nouvelles
recrues terminent actuellement leur formation au camp
des gardes de Bamako. Elles vont participer à l'événement
aux côtés de ceux qui sont déjà
en activité. D'un autre côté, les
456 gendarmes récemment sortis de l'école
de formation de la gendarmerie nationale malienne iront
aussi au charbon. Une équipe "légère
d'intervention" rompue aux techniques de "neutralisation
des gangs" sera basée durant la compétition
dans un "village" de maintien de l'ordre situé
non loin d'un stade de compétition de la capitale.
Le Comité d'organisation
de la manifestation, en rapport avec le ministère
de la sécurité, s'occupera de la Stratégie
sécuritaire dans les stades. Plusieurs centaines
de jeunes Maliens ont suivi une formation rapide. "Afin
de réduire la violence, les tensions, ils seront
chargés d'assister les spectateurs, de les guider,
d'intervenir pacifiquement, d'assister et guider les forces
de sécurité appelés à intervenir",
selon le COCAN. Cette relation de travail "jeunes
formés-forces de l'ordre" a été
testée durant les derniers matchs amicaux organisés
sur les cinq sites. A part la ville de Ségou, où
les supporters maliens ont pu endommager le bus de l'équipe
nationale malienne après une défaite, une
mention "bien" a été décernée
aux services d'ordre. Cerise sur le gâteau, non
loin de la plupart des sites de matchs, un nouveau commissariat
a été construit.
Pendant la durée de
la compétition, les horaires de travail de la fonction
publique malienne ont été aménagés,
officiellement pour permettre aux travailleurs de participer
"pleinement à la fête". Quant aux
établissements scolaires et universitaires, "nids
d'éternels frondeurs", ils resteront fermés
durant la compétition. "Tout n'est pas parfait,
mais des efforts supplémentaires seront consentis
afin d'améliorer d'avantage les mesures sécuritaires.
Nous souhaitons que les visiteurs étrangers quittent
notre pays avec un souvenir inoubliable". Cette réflexion
du ministre malien de la Sécurité, le Général
Tiécoura Doumbia, résume non seulement l'état
du dispositif sécuritaire mais aussi l'état
de préparation de la manifestation.
Serge Daniel