Sérénité
nigériane
16 janvier 2002
Les Super Eagles du Nigeria
sont arrivés à Bamako avec un état desprit
de vainqueur. Oubliées les querelles et les crises
du passé.
De lun de nos
envoyés spéciaux à Bamako
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Taribo West,
Okocha, Yobo Joseph et Aghahowa Julus lors du match contre
la Côte d'Ivoire le 12 janvier à Bouaké.
© AFP |
Nous les aurait-on brusquement
changés ? Voilà bien longtemps que les
" Super Eagles " du Nigeria navaient
affiché pareille sérénité avant
un grand rendez-vous. Mieux encore, il semble se dégager
du groupe une évidente joie de vivre. Il nest
quà voir les éclats de rire qu ont
partagés Victor Ikpeba, Sunday Oliseh, Jay Jay Okocha,
Stephen Keshi, aujourdhui adjoint dAmodu Shuabu,
avec leur visiteur dun soir, Basile Boli qui est à
Bamako comme consultant dune chaîne de télévision.
Un bonheur visiblement communicatif.
Les Nigérians sont arrivés
les premiers sur place et ont déjà eu deux séances
dentraînement. Ce mercredi, dès huit heures
trente, ils étaient dans leur car, avec Nwankwo Kanu
qui les a rejoints avec un peu de retard, ayant été
laissé à la disposition dArsène
Wenger pour la dernière journée du championnat
dAngleterre.
Les Nigérians ne redoutent
que le Cameroun
Attention, Sunday Oliseh, le
capitaine, prévient : " nous sommes
ici avec lesprit de revanche après la petite
déconvenue dil y a deux ans ; vous pouvez
compter sur nous. Nous sommes tous animés du désir
de vaincre ". Une profession de foi qui traduit
un esprit de conquête retrouvé.
Et même si léquipe
na disputé quune seule rencontre de préparation,
qui sest soldée par un résultat nul avec
la Côte dIvoire, samedi dernier à Bouaké,
elle sinscrit dans la liste des tout premiers favoris
de la 23ème Coupe dAfrique des nations.
Les joueurs se connaissent bien,
ont déjà un long passé en commun, effectuent
un travail permanent dans leurs clubs respectifs. Ici donc
le travail de lentraîneur consiste donc simplement
à mettre un peu dhuile dans les différents
engrenages, repositionner chacun à sa place, travailler
les automatismes et certaines combinaisons, sur les coups
de pied arrêtés en particulier.
Quand on sait que souvent les
Nigérians, avant une compétition, étaient
divisés en clans, faisaient preuve dune certaine
forme dégoïsme, on ne peut que sinterroger
sur ce retour à des attitudes plus saines. Ils sont
heureux dêtre là, de repuiser dans les
sources profondes de lAfrique, eux, qui, pour un grand
nombre dentre eux sont des nantis du football.
Intrinsèquement, ils ne
redoutent personne, sinon un peu le Cameroun. Le fait que
léquipe soit dirigée par un trio nigérian,
une nouveauté, a probablement contribué à
des préparatifs moins tourmentés. Prudence :
la tranquillité affichée par les joueurs est
peut-être lannonce dAigles déterminés
à fondre sur leurs proies.
Gérard
Dreyfus
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