Légende de la CAN

De 1957 à 2000

Programme
4par jour
4
par groupe

Tous les matchs
4Résultats/classements
4
Qualifications

Les équipes
4
Afrique du Sud
4
Algérie
4
Burkina Faso
4
Cameroun
4
Congo démocratique
4
Côte d'Ivoire
4
Egypte
4
Ghana
4
Libéria
4
Mali
4
Maroc
4
Nigéria
4
Sénégal
4
Togo
4
Tunisie
4
Zambie

Les villes hôtes
4
Bamako
4
Sikasso
4
Ségou
4
Mopti
4
Kayes

Le saviez-vous?

Nos articles archivés

Les liens
4mali2002.org
4
cafonline.com

Nous écrire


accueil rfi



Gérard Dreyfus répond à vos questions
22 janvier 2002


Photo : Philippe Couve / RFI

Devant le nombre sans cesse croissant de vos questions, Gérard Dreyfus a préféré les regrouper et y répondre.

Premiers sentiments sur la CAN 2002?

Gérard Dreyfus : Bonne ambiance, accueil sympathique, public de connaisseurs. Bonne organisation. D'autant meilleure que tout le monde a eu des doutes jusqu'au dernier moment.

Pourquoi ne pas appliquer le système de vidéo-assistance pour les arbitres tel qu'il existe déjà dans d'autres sports ?

Gérard Dreyfus : Le principe est très séduisant. La mise en place est beaucoup plus complexe. Le principal obstacle serait, d'une part, le risque de morcellement de la rencontre qui risquerait de s'arrêter plusieurs dizaines de secondes, le temps de revoir et de re-revoir l'action litigieuse ; d'autre part, disposerait-on de suffisamment de caméras autour du but pour décortiquer chaque action précédant le but. L'idée est bonne ; la mise en application très difficile.

Primes ou pas primes de match ?

Gérard Dreyfus : Toutes les équipes présentes à la CAN ont défini, avant d'arriver ici, le montant des primes et la discussion a parfois donné lieu à des menaces de boycott des joueurs. En principe une prime est allouée pour les victoires et pour les résultats nuls. Elle va s'accroissant pour les quarts, demi et finale. Souvent elles sont améliorées par les Chefs d'Etats. Dans certains pays, on a trouvé un système de primes aux points marqués, ce qui est peut-être la meilleure formule.

La télévision et la CAN

Gérard Dreyfus : Une chaîne de télévision transmet, en France, les images de la CAN. Il s'agit d'Eurosport qui a prévu de diffuser dix-huit rencontres. En Afrique, ART (Arabie Saoudite) a acquis les droits pour les pays du Nord, mais a revendu une partie de ces droits aux chaînes nationales (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie). L'Afrique sub-saharienne est couverte par la chaîne sud-africaine, TV.Africa, selon une formule qui a suscité beaucoup de polémiques ; Les droits ont également été acquis pars la chaîne à péage, Canal+ Horizons.
Il faut savoir que les droits audiovisuels ont été vendus jusque 2006 au Groupe JCDarmon qui les revend à qui bon lui semble.

Quelles retombées après la CAN pour le Mali ?

Gérard Dreyfus : Elles sont difficiles à analyser pour qui n'est pas un spécialiste des dossiers économiques. Ce que je retiens, c'est, d'une part, que le pays s'est doté d'infrastructures sportives et extra-sportives qu'il n'aurait pas eu sans la CAN de sitôt. Routes, électrification de certaines zones, installations médicales, etc. ; d'autre part, on aura parlé, pendant un mois, dans le monde entier du pays comme jamais auparavant. C'est donc aussi une très importante opération image, difficilement quantifiable.

Que pensez-vous de la RDC, de la Côte d'Ivoire, de telle ou telle équipe ?

Gérard Dreyfus : Sachez qu'un journaliste ne peut plus assister à tous les matches comme c'était le cas lorsqu'il n'y avait que deux poules de quatre équipes. Aujourd'hui, nous sommes dans la presque obligation de nous fixer sur un seul site de compétition. Par conséquent, il est difficile de porter un quelconque jugement sur une équipe qu'on n'a vu qu'à la télévision. Ce que j'espère, c'est de pouvoir observer au moins une fois chaque équipe dans le stade.

Quel pronostic ?

Gérard Dreyfus : J'ai dit avant la CAN que cette édition se présentait comme une des plus ouvertes de l'histoire. Parce que je ne sais pas quelle sera la constance des pros, la détermination des cadres techniques, je parle des prochains mondialistes. Et parce que le nivellement du football africain est patent. Personne n'est vraiment au-dessus du lot, et les présumés plus faibles (surtout pour des raisons économiques) ont comblé une bonne partie de leur retard.

Que pensez-vous du football sénégalais ?

Gérard Dreyfus : C'est la révélation, tout le monde en convient, de l'année 2001. Sa qualification pour le Mondial est admirable. Mais, ne nous trompons pas, c'est le talent des joueurs et non pas la valeur du championnat national qui a permis aux Lions d'occuper le devant de la scène. Le Sénégal bénéficie d'une génération de très bons joueurs. Si on ne modifie pas en profondeur l'organisation du football dans le pays, j'ai peur que la suite soit difficile.
J'ai toujours été étonné que les Sénégalais, incontestablement doués, ne s'épanouissent et ne démontrent leur talent, qu'une fois partis à l'étranger.

Sur les rapports Coupe d'Afrique-Coupe du Monde

Gérard Dreyfus : On peut ne pas être d'accord avec la formule de la CAN qualificative à la Coupe du Monde. Mais la multiplication des rencontres avec, en parallèle, les éliminatoires de la CAN et du Mondial, était une entrave à la carrière professionnelle des joueurs, payés par leurs clubs et pas par leurs fédérations. La bonne organisation du football aurait préconisé que les responsables d'équipes ne fassent pas toujours appel à leurs joueurs expatriés. Pourquoi ne pas envisager des CAN avec plus de locaux que de pros ? J'en suis un farouche partisan, et je vous rappelle que jusque 1982, les règlements stipulaient qu'on ne pouvait pas aligner plus de deux expatriés. La CAN est devenue la vitrine des pros, pas vraiment celle du foot africain.
L'idéal serait que la CAN soit jouée tous les quatre ans comme l'Euro. On y viendra nécessairement à l'horizon 2020 peut-être, mais je ne suis pas devin.

Mon sentiment sur l'arbitrage

Gérard Dreyfus : J'ai pris pour principe de ne jamais porter un jugement sur les arbitres, sauf en cas de grosse faute professionnelle (exemple l'arbitre assistant de la dernière finale qui regardait Ikpeba et non la ligne comme il aurait dû le faire). Pour être dans les tribunes sans avoir à mes côtés un écran de contrôle, je sais combien il est difficile de porter un jugement immédiat sur une action litigieuse. L'erreur est humaine à condition qu'elle ne soit pas trop répétitive dans une partie. De plus l'arbitrage africain n'est pas aussi mauvais que certains veulent le faire croire. Un Africain n'a-t-il pas dirigé la finale du dernier Mondial ?

Retour