Légende de la CAN

De 1957 à 2000

Programme
4par jour
4
par groupe

Tous les matchs
4Résultats/classements
4
Qualifications

Les équipes
4
Afrique du Sud
4
Algérie
4
Burkina Faso
4
Cameroun
4
Congo démocratique
4
Côte d'Ivoire
4
Egypte
4
Ghana
4
Libéria
4
Mali
4
Maroc
4
Nigéria
4
Sénégal
4
Togo
4
Tunisie
4
Zambie

Les villes hôtes
4
Bamako
4
Sikasso
4
Ségou
4
Mopti
4
Kayes

Le saviez-vous?

Nos articles archivés

Les liens
4mali2002.org
4
cafonline.com

Nous écrire


accueil rfi




Gerard Dreyfus face aux internautes


Photo : Philippe Couve / RFI

 

A un mois du coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des nations, Gérard Dreyfus de RFI s'est livré pendant une heure le 17 décembre 2001 au jeu des questions/réponses avec les internautes.

Bonsoir, nous sommes très heureux de recevoir Gérard Dreyfus.
Bonjour ou bonsoir à tous ! Je suis heureux d'expérimenter en votre compagnie ce nouveau mode d'expression et cette faculté de dialoguer presque en tête à tête avec chacun d'entre-vous.

Julien : Sur quels critères le Mali a-t-il été choisi pour organiser la CAN ?
Le Mali a été désigné en janvier 1998 à l'issue d'un vote qui l'a porté en tête devant l'Egypte et l'Algérie. C'était le vote de l'assemblée générale de la Confédération africaine de football.
C'était un pari redoutable car à l'époque le Mali ne disposait d'aucune infrastructure, à commencer par les stades, il n'y en avait aucun. La CAF prenait un gros risque.

Kim : Quelle sera la couverture de RFI de cette manifestation ?
RFI couvrira comme elle le fait depuis quasiment 30 ans l'ensemble des matches en direct sur ses antennes. Tous les jours, vous pourrez entendre les différents journaux de la CAN avec bien sûr notre consultant Joseph-Antoine Bell. La grande innovation, c'est la création d'un site exclusivement consacré à la compétition dont je m'occuperais personnellement.

magass : Je suis très content de retrouver Gérard Dreyfus pour parler de foot en général. A quoi sert réellement une équipe nationale africaine composée de joueurs locaux dans la plupart des cas ?
Le problème c'est que les grandes équipes africaines réunissent pour la plupart des joueurs qui n'évoluent plus dans leurs championnats nationaux. La qualité des joueurs africains, leur faible coût (par rapport à certains européens ou latino-américains) fait qu'ils sont aujourd'hui encore extrêmement sollicités. Ils représentent sur le marché le meilleur rapport qualité-prix.
Ils apportent leurs qualités naturelles au football européen, j'ai recensé plus de cent nigérians évoluant dans des clubs de première division en Europe. Les Ghanéens, les Camerounais sont également sollicités. Cet exode massif appauvrit le foot africain dans son expression quotidienne mais comment empêcher Okocha d'aller gagner 1,1 millions de francs par mois ou bien Ibrahima Bakayoko de toucher 800 000 francs à Marseille. Le meilleur africain en Tunisie peut gagner jusqu'à 25 000 francs par mois. A peu près l'identique en Egypte, partout ailleurs les meilleurs salaires sont bien moindres. Dans ces conditions, le départ des meilleurs footballeurs africains, et même des autres, est loin d'être terminé.

raphy : Avez-vous un lien de parenté avec Robert-Louis Dreyfus, président de l'OM ? Quels sont les tarifs des droits de retransmission de la CAN ? Que penses-tu d'une coupe Europe-Afrique mélangeant tous les clubs ?
Aucun lien de parenté avec Robert-Louis Dreyfus, même si nous avons peut-être de lointaines origines communes. Il faut savoir qu'en France, il n'y avait pas d'état-civil pour les Juifs avant 1789. Les tarifs restent secrets. TV Africa, la chaîne sud-africaine a acheté les droits pour l'Afrique sub-saharienne je pense environ un million de dollars. La chaîne saoudienne ART a dû payer un peu plus, mais elle a acheté toutes les compétitions du foot africain pour tous ses téléspectateurs répartis dans le monde. Cette chaîne va avoir dorénavant deux programmes de sport distincts. Canal Horizons a également acheté les droits. Comme tu le constates, la notion d'exclusivité est très floue. Grande novation, les radios sont également tenues d'acquitter des droits. Je dirai à la tête du client ! Ce qui a du mal à passer à RFI car depuis plus de trente ans nous nous battons au quotidien pour servir non seulement le foot, mais l'ensemble du sport africain. On a parfois le sentiment que certains, aujourd'hui, nous disent : passez votre chemin messieurs, il n'y a rien à voir. L'idée est séduisante, maintenant, elle est irréalisable compte tenu des calendriers déjà démentiels, imposés aux joueurs.

Jojo : Parlant du village CAN pour les seize équipes qualifiées, ce village répond-t-il aux besoins de ces équipes ?
Sans doute, non. Le problème, c'est qu'il aurait fallu construire des infrastructures hôtelières, question : qu'est-ce que l'on en aurait fait ensuite ? Le Mali a-t-il les moyens d'investir dans une Coupe d'Afrique et de jeter, en quelque sorte, l'argent par les fenêtres ? Au départ, il avait été prévu que huit équipes sur les seize logent dans le même hôtel à Bamako. Le Sénégal a pris les devants en choisissant un autre lieu d'hébergement que celui désigné. Pareil pour l'Algérie et pour le pays organisateur. Certains en arrivant risquent de râler. Espérons que tout se passera bien.

velentinvov : Le gardien de but togolais Agassa a son contrat avec Metz qui est conditionné par sa non-participation à la CAN 2002. Quelle est votre point de vue ? Quel conseil donneriez-vous à la Fédération togolaise de football pour récupérer son joueur ?
Il y a quelques années, je crois que c'était en 2000, à la veille de la CAN, le président Molinari avait juré ses grands dieux qu'il n'engagerait plus de joueurs africains car il en avait marre de les voir partir pour porter le maillot de l'équipe nationale. Apparemment, il a changé d'avis. Un footballeur africain reste une opportunité. Le problème aujourd'hui, c'est que Metz va être privé de Songo'o et qu'il lui faut un remplaçant. Si Metz veut Agassa, c'est qu'il est bon. Donc s'il est bon, il peut trouver plus tard un autre club que Metz. Le chantage du club est inadmissible. Je renvoie d'ailleurs monsieur Molinari à l'attitude de Roger Lemerre lorsqu'il s'est agit de sélectionner une équipe de France pour le match en Australie. La fédération togolaise doit être intransigeante. La CAN n'est pas une vulgaire coupe de quartier.

jeandusen : Pensez- vous que le Sénégal avec son effectif peut gagner la CAN cette année ?
C'est l'attraction de la CAN, l'équipe la plus attendue depuis sa qualification surprise pour la Coupe du Monde. Avec ses joueurs, aujourd'hui, elle ne redoute personne en Afrique. Mais je ne sais pas si vous avez suivi l'aventure de 1986, la CAN égyptienne était taillée sur mesure pour le Sénégal qui a été éliminé dès le premier tour. L'un des gros points d'interrogation est de savoir si les joueurs donneront le maximum d'eux-mêmes en sachant que des batailles difficiles les attendent dans le championnat de France à leur retour, et s'ils n'en garderont pas sous la semelle dans la perspective de la Coupe du Monde. Jusqu'à présent les entraîneurs qui plaçaient dans la même perspective CAN et Coupe du Monde ont souvent délaissé la CAN.

Ousmane : Pensez-vous que Bruno Metsu fera appel à Fary Faye (2e meilleur buteur de D1 au Portugal) ? Quelle est la date limite pour les équipes pour communiquer leur liste des 22 joueurs à la CAF ?
Il faut que Metsu fasse appel à Fari Faye actuel meilleur buteur du championnat du Portugal.
Ce sera le meilleur test possible avant le mondial. Une éventuelle solution de remplacement en cas de défaillance D'El Hadji Diouf. Sauf erreur, la liste doit être donnée huit jours avant le début de la compétition.

fopros : Quelles sont les chances des Eperviers du Togo ? valentnvov : Que pensez-vous de l'équipe nationale togolaise ? Le Togolais : Peux-tu déjà parler de la prestation du Togo à la future CAN ?
Le Togo vient de réaliser une bonne performance en allant battre le Burkina Faso chez lui.
C'est une équipe qui avait été éliminée de justesse il y a deux ans dans un groupe très difficile, s'inclinant à la différence de buts derrière la Cameroun et le Ghana. Très sincèrement, je ne vois pas les éperviers gagner la CAN. Ils sont à nouveau dans un groupe difficile, presque que le même qu'au Ghana, mais je suis convaincu qu'ils finiront un jour par passer le premier tour.
Pourquoi pas à Sikasso ? La bonne nouvelle, c'est que l'entraîneur est un national, celui qui a qualifié l'équipe, c'est quand même mieux que la dernière fois !

magass : Qu'est-ce que le Mali doit espérer en termes de résultats dans cette coupe. Pronostiquez.
J'ai vu le Mali contre la Maroc récemment. C'est un grand point d'interrogation. Si la pression n'est pas trop forte, l'équipe peut passer le premier tour. Elle n'est pas favorite, ni de son groupe, ni de la Coupe. Il faut qu'elle aborde l'épreuve avec beaucoup d'humilité. A Settate, elle m'a semblé capable de beaucoup de progression. Elle a dominé le Maroc dans la dernière demi-heure. Personnellement, j'aime bien Kasperczak, c'est un travailleur, il fera le maximum.
Je regrette, comme tous les Maliens sans doute, qu'il soit arrivé un peu tard. Mais le groupe est difficile, tout va dépendre du match d'ouverture contre le Liberia. Les joueurs ne doivent surtout pas faire de fixation sur Weah.

Zéphyr : Selon vous quelle équipe va remporter la CAN 2002 ?
(Sourire). Je ne suis pas devin ! J'attends des surprises. Je ne fais pas confiance aux équipes qui joueront ensuite le mondial car je crois qu'elles auront déjà la tête en Corée du Sud et au Japon. Derrière, c'est très difficile. Plus que jamais, c'est une compétition très ouverte. Aucune équipe ne domine actuellement le football africain. A titre d'exemple, les difficultés rencontrées par le Nigeria sur la route du Mondial. Je n'ai pas de favori, je vais quand même me méfier du Ghana et de la Côte d'Ivoire.

Jojo : Ce nouveau trophée, qui en est le concepteur ?
Le nouveau trophée a été conçu en Italie par une société italienne. Dans l'esprit, il ressemble énormément au trophée mis en jeu dans la Coupe du monde. Il est beaucoup plus beau que le précédent.

magass : En terme de pourcentage, quel est l'impact d'un entraîneur sur une bonne équipe comme le Sénégal, le Cameroun ?
C'est une question à laquelle il n'est pas possible de répondre. La base, quand même, c'est d'avoir de bons éléments sur le terrain. L'entraîneur doit être à la fois un agitateur d'idées et un homme capable de tirer le meilleur de ses joueurs, individuellement et collectivement. On a souvent dit et c'est intéressant que les joueurs camerounais pouvaient se passer d'entraîneur.
Ce qui naturellement est faux. Une équipe aura toujours besoin d'un regard extérieur pour s'améliorer et en particulier du regard le plus proche qui est celui de l'entraîneur. Son apport est inquantifiable.

jeandusen : En faisant jouer onze prof. sans automatisme n'a-t-on pas une sélection nationale plus qu'une équipe nationale ?
On est d'accord. Je pense qu'aujourd'hui nous avons trois football africain. Le football des équipes nationales composées parfois à 100% de professionnels qui n'est donc pas le football africain. Il y a derrière le football des grands clubs d'Afrique : égyptiens, tunisiens et quelques autres, qui rémunèrent bien les joueurs et qui constituent une exception. Et puis, il y a le reste avec des championnats dominés par une ou deux équipes, toujours les mêmes, et derrière, un vaste marais. L'exode massif dessert le foot africain, c'est une évidence. Ce qui me gêne, c'est que lorsque la CAF choisit les meilleurs footballeurs africains de l'année, son choix se porte presque exclusivement sur des joueurs qui ne sont jamais en Afrique. Samuel Kuffour sera peut-être l'élu de 2001. Il n'a pas joué une seule fois en Afrique cette année. Il y a là une anomalie. Il faudrait que les responsables des fédérations aient le courage de moduler le rappel des expatriés car en fait, qu'est-ce que l'on dit aux jeunes, si tu veux être sélectionné, pars d'abord à l'étranger !

edem : Que pensez-vous des entraîneurs africains qui dirigent les équipes nationales africaines ?
Jean-Paul Akono a conduit le Cameroun au titre olympique. Pour moi, c'est forcément un bon ! Lorsque les équipes de jeunes du Nigeria ou du Ghana vont au Mondial cadets ou junior, elles y vont toujours avec un entraîneur national. Et les résultats n'ont cessé d'être bons ! Il y a en Afrique de très entraîneurs. Mais les dirigeants ont des moyens de pression sur eux qu'ils n'ont pas sur les expatriés. J'ai suggéré à la CAF de demander à l'UEFA, dans le cadre de leurs accords, que les grands clubs européens et les équipes nationales en phase de préparation avant un match puissent accueillir des entraîneurs de clubs ou d'équipe nationale africaine afin qu'ils voient à l'oeuvre ceux qui passent pour être les meilleurs. Je crois avoir été entendu.

Zéphyr : Depuis que vous couvrez le foot africain, quel joueur vous a le plus marqué ?
Roger Milla ! Il y a un match extraordinaire qu'il a livré à Yaoundé en 1985 en finale de la coupe intercontinentale contre l'Arabie Saoudite. Sans doute le match le plus plein qu'il n'ait jamais disputé. Il y a bien sûr ceux que tout le monde a vu en 1990 en Italie. En fait, Roger, je le crois n'a pas été bien entouré, bien conseillé. Il me fait penser à un autre très grand joueur dont il avait bien des qualités : Johann Cruyff. Et je n'oublierai jamais Roger jonglant avec une balle de tennis alors que ses camarades s'entraînaient avant un match de Coupe du monde. Ce qu'il faisait avec ses crampons était digne des meilleurs spectacles de music-hall.

vulic : Y aura-t'il un site spécial sur RFI pendant la CAN ?
Tout à fait ! On va essayer de faire ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent, mais je ne peux pas vous en dire plus.

Merci beaucoup, Gérard Dreyfus, le mot de la fin ?
C'est déjà terminé ! Je suis intarissable sur le football africain qui vous le savez je pense constitue mes plus beaux souvenirs de journaliste sportif. Voilà plus de trente ans que je m'efforce de le servir, je crois que je ne pourrai le quitter que lorsqu'une équipe africaine sera championne du monde. J'aurais le sentiment que mes paroles et mes écrits n'auront pas été totalement inutiles. Si vous voulez que je m'arrête, dites à nos cinq représentants de toucher la toison d'or l'année prochaine au Japon. Et merci à tous !


Le «chat»: mode d’emploi

Principe :
Un «chat» (prononcez «tchat») est un dialogue en direct sur Internet entre une personnalité invitée par RFI et les internautes.

Participer :
Un «chat» dure généralement une heure. Pour y participer, il suffit de se connecter pendant cette heure de dialogue et de taper son pseudo dans la case prévue à cet effet puis de cliquer sur le bouton «Dialoguez!!!». Vous êtes alors dans la salle de discussion virtuelle.

Poser des questions :
Dans la case prévue pour les questions, adressez-vous à l’invité. Toutes les questions sont collectées ensuite par un journaliste de RFI qui organise la discussion en triant les questions et en les soumettant à l’invité.

A savoir :
Le «chat» fonctionne mieux, en règle générale, avec le navigateur Internet Explorer.