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CAN 2008

Vieux, usés et finis... mais en finale !

par David Kalfa

Article publié le 08/02/2008 Dernière mise à jour le 09/02/2008 à 14:17 TU

Les Camerounais et les Egyptiens heureux d'avoir déjoué les pronostics.(Photo : Reuters et Pierre René-Worms/RFI)

Les Camerounais et les Egyptiens heureux d'avoir déjoué les pronostics.
(Photo : Reuters et Pierre René-Worms/RFI)

On disait ces deux équipes sur le déclin, loin de pouvoir prétendre au titre suprême. On misait sur une finale entre le Ghana, pays organisateur de cette CAN 2008, et la Côte d’Ivoire, nation montante du football africain. Ce sera l’affiche du match de classement… Car la vraie finale, dimanche à Accra, opposera les deux pays les plus titrés de l’histoire de la compétition, l’Egypte (5 coupes) et le Cameroun (4 coupes). Des Pharaons au firmament et des Lions insondables ont déjoué tous les pronostics. Décryptage.

L’affiche tant attendue aura bien lieu : Ghana-Côte d’Ivoire. Mais ce sera au Baba Yara Sports Stadium de Kumasi, ce samedi 9 février, à 17 heures, temps universel. Dans le cadre du match de classement… La vraie finale, elle, opposera l’Egypte, tenante du titre, au Cameroun de Samuel Eto’o, meilleur buteur de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations (16 buts).

Une finale inattendue
Hormis les Egyptiens et les Camerounais, peu ont cru en les chances de ces deux équipes d’être à Accra, le 10 février. D’un côté, une Egypte supposée déclinante et vieillissante depuis la victoire lors de "sa" CAN 2006, à l’image de son capitaine et idole, Ahmed Hassan. De l’autre, le Cameroun, présenté comme un rassemblement de joueurs hors du coup et minés par l’amateurisme de leurs dirigeants (préparation tronquée et bâclée, sélectionneur recruté via le Web…). Et pourtant, les Pharaons et les Lions vieux, usés et finis sont en finale !
Car c’était oublier un peu vite que ces deux nations cumulent 9 victoires en Coupe d’Afrique des nations (5 pour l’Egypte, 4 pour le Cameroun). Les deux finalistes ont donc déjoué les pronostics écartant les deux favoris de la compétition : victoire 1-0 des Lions sur le Ghana et succès des Pharaons sur les Ivoiriens, 4-1. Mais les similitudes entre les heureux élus s’arrêtent là. Car, autant le jeu du Cameroun a été laborieux à chaque match, autant l’Egypte a affiché sa constance et a offert un jeu chatoyant.

Amr Zaki, l'attaquant égyptien a mis la défense ivoirienne au supplice.(Photo : Reuters)

Amr Zaki, l'attaquant égyptien a mis la défense ivoirienne au supplice.
(Photo : Reuters)

L’Egypte au sommet
Les Egyptiens se livrent à une démonstration depuis le début de cette CAN. Hier, ils ont donné une leçon de football au chouchou du public et des médias, la Côte d’Ivoire. A l’issue de cet énième succès, les joueurs d’Hassan Shehata présentent un bilan de 5 victoires, 1 match nul et de 14 buts marqués pour 5 encaissés. Des chiffres ne rendant même pas justice au collectif solide et bien huilé de l’Egypte. Son jeu court est d’une fluidité qui confine parfois au ridicule… Certaines phases ressemblent à des séances d'entraînement. Les Pharaons gagneraient ainsi à jouer plus simplement. Sont-ils trop fiers pour cela ? Ou souffrent-ils d’un manque maturité ? Vu la moyenne d’âge des éléments offensifs (27 ans) et la discipline du bloc-équipe, ces accusations peuvent sembler illégitime.
Cependant, un élément laisse supposer que les Egyptiens font parfois preuve de suffisance : les 5 buts qu’ils ont encaissés l’ont été quelques secondes après avoir marqués ou en fin de partie. Ces coupables relâchements pourraient bénéficier aux Lions.

Des Lions insondables
Mais pour cela, les Camerounais devront faire preuve d’opportunisme et de réalisme. Ce que ces derniers ont su faire jusqu’à présent. Dominés par les Ghanéens, moins brillants que les Tunisiens, ils se sont néanmoins imposés à chaque fois. Sans réelle maîtrise technique, ni certitudes défensives les coéquipiers d’Eto’o présentent pourtant un bilan à peine inférieur à celui de leurs futurs adversaires avec 5 victoires, une défaite, 14 buts marqués et 7 encaissés. C’est ce qui est quelque part glaçant avec les protégés d’Otto Pfister : même en développant un football sans imagination, ils gagnent. C’est la marque des grandes équipes.

Les clés du match
Au jeu des pronostics sur l’issue du dernier match, les parieurs pourraient bien laisser encore quelques cedis (la monnaie ghanéenne). Bien sûr, il y a cette rencontre du 1er tour entre les deux équipes, remportée sans contestation par les Pharaons (4-2). Mais dimanche, à Accra, ce sera une toute autre histoire.
Plusieurs inconnues subsistent d’ailleurs autour de la confrontation. Dans quel état de confiance les Egyptiens vont-ils aborder l’échéance ? Le quart de finale face à l’Angola a démontré qu’outre les pays pratiquant un football assez similaire au leur, les Egyptiens éprouvent des difficultés face aux équipes appliquant les principes du "football moderne" : bloc compact, défense haute, pressing agressif, jeu sur les ailes. Ce dont les Camerounais sont capables. Par intermittence.
Ce sont toutefois des Lions aussi Indomptables qu’insondables qui cristallisent l’essentiel des interrogations. Quid de leur état de forme ? A en juger par la manière dont le "vieux" (31 ans) Rigobert Song a repoussé les assauts du butor ghanéen, Junior Agogo, on imagine mal ses coéquipiers craquer physiquement. Et question ressources mentales, les Camerounais sont imbattables.

Otto Pfister a beaucoup fait tourner son effectif depuis le début de la CAN...(Photo : Reuters)

Otto Pfister a beaucoup fait tourner son effectif depuis le début de la CAN...
(Photo : Reuters)

Tous les détails comptent
La décision pourrait donc découler en partie des choix tactiques des deux sélectionneurs. Jusqu’à présent, ceux d’Otto Pfister ont été déroutants. L’entraîneur allemand a aligné des équipes peu à l’aise à l’entame des matchs et dont il a corrigé les travers en cours de rencontre. Un problème en quelque sorte nié par l'intéressé suite à la victoire sur le Ghana : "Le Cameroun a le meilleur banc du tournoi. […] On n’a pas une équipe type de onze joueurs, on en a vingt-trois, capables d’être alignés indifféremment." Un raisonnement qui a toutefois ses limites.
Face à l’Egypte, lors du premier match, ses titulaires ont encaissé trois buts avant que Pfister n’effectue des changements salutaires. Mais dimanche, ce sera un autre match.
Ce sera la finale de la CAN...

Réalisation  David Kalfa - Igor Strauss/RFI

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