par Philippe Quillerier
Article publié le 09/02/2008 Dernière mise à jour le 10/02/2008 à 19:34 TU
Philippe Quilici, coordinateur en matière de crises et d’événements majeurs à Interpol.
(Photo : Denis Chastel/RFI)
Philippe Quilici, coordinateur en matière de crises et d’événements majeurs à Interpol est en mission au Ghana depuis le début de cette Coupe d’Afrique des nations, sur la demande des autorités locales. Il est à la tête d’une équipe de trois personnes (deux Ivoiriens et une Britannique). Au micro de RFI, ce policier français détaché auprès d’Interpol (abréviation de l'anglais International Criminal Police Organization) dresse, dans le domaine de la sécurité, un bilan positif de cette compétition.
RFI : Quand on parle de votre organisation, on pense tout de suite à des opérations spectaculaires ou ultra sensibles…
Philippe Quilici : Il faut un peu démythifier Interpol ! En dehors des quelques opérations sensibles qui ont pu être menées, Interpol c’est essentiellement 186 pays membres, c’est-à-dire la plupart des pays du monde. Il s’agit de promouvoir la coopération policière internationale, de recenser toutes les informations criminelles et de pouvoir les restituer sur demande afin d’établir des liens entre plusieurs affaires.
RFI : Un exemple ?
Ph.Q. : Eh bien à la douane ghanéenne, deux passeurs de drogue colombiens sont arrêtés. La police du Ghana envoie les informations à la Colombie et au siège mondial d’Interpol, à Lyon en France, et il apparaît qu’après vérification, ces deux Colombiens étaient déjà connus pour une affaire au Nigeria 5 ou 6 ans plus tôt. Donc, ça va lier les deux affaires et les deux réseaux. Ce lien s’effectue sur la base des noms, mais surtout des empreintes digitales, seule façon d’identifier formellement des individus qui utilisent énormément de faux passeports.
RFI : Peut-on dire que cette CAN 2008 s’est bien passée sur le plan de la sécurité ?
Ph.Q. : Elle s’est très bien passée puisque nous sommes là pour prévenir des événements criminels et jusqu’ici, il n’est rien survenu de notable hormis la traditionnelle cohorte de petits délits liés à ce genre de manifestation sportive : vols, accidents, agressions légères, disputes, etc., plutôt dus à l’abus d’alcool. C’est notre première Coupe d’Afrique mais c’est vraiment le déploiement le plus calme que j’ai connu sur la douzaine d’événements internationaux où j’ai été déployé et sur la trentaine dont j’ai supervisé l’organisation.
RFI : Comment s’est déroulée la coopération avec la police ghanéenne ?
Ph.Q. : Ça a très bien fonctionné puisque les policiers ghanéens nous ont communiqué la plupart des informations qui devaient l’être. On avait régulièrement des réunions informelles avec le responsable ghanéen des opérations de sécurité. Ces réunions se tenaient à l’Ohene Djan stadium d’Accra puisque le centre de commandement que nous avons investi au stade est également le centre de réunion de la sécurité nationale et de la police ghanéennes.
RFI : Quelle est la part des événements sportifs dans vos interventions ?
Ph.Q. : Les événements sportifs constituent à peu près 40% à 50% de nos déploiements. Le reste, ce sont des grandes conférences internationales du FMI, du G8, de l’OMC, etc. On a commencé avec les Jeux olympiques d’Athènes en 2004. L’idée d’Interpol étant de mettre en œuvre une multinationalité (sic) des équipes, nous avions envoyé sur place des collègues algérien, slovène et grec. Il faut que nos équipes parlent les quatre langues de l’organisation : le français, l’anglais, l’espagnol et l’arabe.
RFI : Avez-vous déjà commencé à préparer la CAN 2010 en Angola ?
Ph.Q. : Oui, nous avons commencé puisque j’ai rencontré à Accra un officier de liaison angolais que j’avais déjà vu en Allemagne où il était déjà en mission pour son gouvernement. Je lui ai donc rappelé que plus tôt il nous informerait officiellement de son souhait d’avoir le support d’Interpol, mieux serait organisé le service délivré à l’occasion de cette CAN 2010. Mais d’ores et déjà, nous avons enregistré la demande puisque je l’ai faite moi-même et que notre siège de Lyon a intégré dans son budget les dépenses de la CAN 2010.
Propos recueillis par Philippe Quillerier
Réalisation David Kalfa - Igor Strauss/RFI
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Composition des groupes
A | B |
---|---|
Ghana | Bénin |
Guinée | Côte d'Ivoire |
Maroc | Mali |
Namibie | Nigeria |
C | D |
---|---|
Cameroun | Afrique du Sud |
Egypte | Angola |
Soudan | Sénégal |
Zambie | Tunisie |
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