RFI : On attendait la Côte d’Ivoire, on attendait le Ghana, peut-être aussi le Nigeria… et c’est L’Egypte qui remporte son 6^e trophée continental. C’est une surprise ?
Joseph-Antoine Bell : Ah non, pas du tout ! Je pense que les Egyptiens, depuis le début de la compétition, ont montré tout de suite qu’ils maîtrisaient leur sujet. Donc ce n’est pas une surprise. Qu’ils gagnent une sixième fois, oui peut-être parce que personne ne l’avait encore fait. Mais de toute façon, ils avaient gagné une cinquième fois et personne ne l’avait fait non plus. Alors, surprise ? Non. Certains aiment les clichés, ce qui leur a fait dire que les pays d’Afrique du Nord ne gagnent pas en Afrique sub-saharienne ; ce n’est pas vrai, les Egyptiens avaient déjà gagné au Burkina Faso. Je pense qu’en plus, on l’a suffisamment dit à RFI pour ne pas être de ceux qui parlent de la surprise : on a dit que cette équipe égyptienne jouait bien, qu’elle était forte, qu’elle était la meilleure techniquement et tactiquement, et même la meilleure physiquement. Et puis les résultats sont là : ils n’ont perdu aucun match, ils ont gagné tous leurs matchs sauf un qui leur a échappé par étourderie mais qu’ils n’étaient pas obligé de gagner.

RFI : Avez-vous vu du beau jeu durant ce tournoi ?
J-A. B. : Avec l’Egypte et la Côte d’Ivoire, oui. Les autres, c’était un peu plus difficile. Il y a des équipes plus faibles qui ont tenté de bien jouer mais elles partaient de tellement loin… On pense à la Zambie, à la Namibie. Et puis il y a aussi l’Angola qui a bien joué. Mais sinon, c’était une compétition qui, si on devait la ramener au niveau mondial, serait quand même un  peu en deçà.

RFI : Quelle est la défaite ou la victoire qui vous a le plus marqué ? Par exemple, les deux défaites consécutives de la Côte d’Ivoire face à l’Egypte et au Ghana…
J-A. B. : La deuxième fois ne compte pas beaucoup, c’était un match de classement. Généralement, l’une des deux équipes n’est pas très présente. Là, c’était la Côte d’Ivoire parce que le Ghana voulait absolument la troisième place pour sauver l’honneur et la Côte d’Ivoire avait moins de raisons de vouloir cette troisième place. Je pense qu’il y a quelques victoires retentissantes avec des équipes qui étaient à mon avis d’égal à égal. Je pense au Cameroun contre l’Egypte lors de la première journée ; et puis je pense aussi à l’Egypte face à la Côte d’Ivoire où l’on n’attendait pas forcément une telle défaite des Eléphants même s’il y a une petite explication : les Ivoiriens étant menés, ils devaient absolument revenir au score parce que c’était un match de coupe. Or que vous perdiez 3 à 0 ou 4 à 0 ou seulement 1 à 0, c’est exactement pareil. Mais enfin je préfère parler de cette équipe d’Egypte qui a très bien joué, qui a très bien maîtrisé son tournoi, qui a très bien managé ses hommes.

RFI : Et le Ghana, dans tout ça ?
J-A. B. : En ce qui me concerne, j’avais considéré que le Ghana n’était pas favori. Il avait été placé parmi les favoris suite à sa Coupe du monde et par la grâce d’un entraîneur qui l’a bien vendu. Mais au vu de la qualité de son jeu, il était difficile de croire que le Ghana allait remporter la Coupe d’Afrique. Maintenant, je crois que le Ghana a très bien fait en finissant troisième, cela fait que l’ombre sur le tableau n’est pas bien grande.

Propos recueillis par Philippe Quillerier