par David Kalfa
Article publié le 13/02/2008 Dernière mise à jour le 13/02/2008 à 15:55 TU
Robert Nouzaret a dirigé l'équipe de la Guinée lors de la Coupe d'Afrique des nations 2008. Il revient pour RFI Multimédia sur le parcours du Sily National, défait en quart de finale, 5-0 par la Côté d'Ivoire. Il dresse un état des lieux sans concessions de ses résultats. L'entraîneur français réaffirme également son envie de poursuivre l'aventure avec les Guinéens et attend un signe de la Fédération, à Conakry.
RFI : Avec le recul, comment jugez-vous le parcours de la Guinée durant cette CAN 2008 ?
Robert Nouzaret : Vu le niveau du groupe avec le pays organisateur, le Ghana, et le Maroc et compte tenu de la suspension pour deux match de Pascal Feindouno, c’est un parcours tout à fait honorable. Mais qui nous laisse un goût amer en raison de l’absence de Pascal et des contre-performances de certains cadres.
RFI : La Guinée n’a toujours pas réussi à franchir cet écueil des quarts de finale…
Kamille Zayatte et les Guinéens ont sombré mentalement face aux Ivoiriens de Drogba.
(Photo : Pierre René-Worms/RFI)
RFI : Le fait que vos joueurs craquent en fin de match, avec 4 buts encaissés en 20 minutes, cela vous a-t-il surpris ?
R.Z. : Oui, car ça ne leur était jamais arrivé ! Lâché un match comme ils l’ont lâchés à 2-0… Depuis un an que je les dirige, je ne les avais jamais vu craquer comme cela. Je n’ai jamais eu d’observations négatives à faire sur leur "mental". J’ai parfois eu des objections techniques et tactiques à leur opposer mais jamais de soucis psychologiques. Mais là, à 0-2, les mecs ont complètement sombré !
RFI : Quels sont les points qui vous ont satisfait dans le parcours du Sily ?
R.Z. : Ce que je retiens de positif, c’est l’ensemble de notre organisation ainsi que l’ambiance joyeuse, l’état d’esprit irréprochable et la discipline au sein du groupe. Et ça, ça a été le fruit du travail du staff, d’une dizaine de personnes. Je retiens également tous les moyens mis à dispositions pour nous mettre dans les meilleures conditions.
Enfin, il y a le très bon comportement de certains jeunes joueurs que j’avais pris en perspective des prochaines échéances, dont la qualification pour le Mondial 2010. Ils ont donné satisfaction tant lors des entraînements que lors des matchs.
RFI : Vous pensez à quels joueurs ? Mamadou Diouldé Bah ? Karamoko Cissé ?
R.Z. : Karamako, oui, mais un peu moins que Mamadou Diouldé Bah, Mohamed Sacko ou Alsény Camara, par exemple. Concernant ce dernier, je lui ai fait jouer le premier match et j’ai sans doute commis l’erreur de ne pas le maintenir. J’ai plutôt fait jouer Ibrahima Camara car je le croyais en pleine possession de ses moyens, alors qu’il lui manquait quelque chose du fait d’une blessure.
RFI : Et quels aspects de votre groupe vous ont moins plu ?
R.Z. : J’ai trois cadres qui font souvent la différence lors des matchs : Pascal Feindouno, Ismaël Bangoura et Fodé Mansaré. Et pour des raisons diverses, ils n’ont pas été « dans les temps ». Pascal, parce qu’il s’est fait suspendre (Ndlr : suite à un geste d'énervement). Mansaré car il était suspendu pour le premier match contre le Ghana et qu'après il a eu du mal à rentrer dans le rythme de la compétition. Et Ismaël Bangoura, lui, a été plein de bonne volonté mais il n’a jamais réussi à faire quoique ce soit si l’on excepte son but face au Maroc.
RFI : Qu’est-ce qui manque à cette équipe de Guinée pour franchir les quarts de finale ?
R.Z. : Nous manquons surtout d’un vrai buteur, même si j’ai de très bons attaquants. Je savais que c’était une lacune guinéenne car les buteurs ne sont pas légions au pays. Il va falloir que je trouve la perle rare chez des jeunes joueurs, si je reste à la tête du Sily National.
[…] D’ici, cinq ou six mois, il devrait y avoir une très bonne équipe avec un mélange d’anciens et de jeunes joueurs plein d’ambitions et avec un bon état d’esprit. Arriver à un tel résultat était mon objectif de départ : renouveler la sélection lentement mais sûrement.
Robert Nouzaret (à gauche) face à Claude Le Roy (à droite) lors du match d'ouverture de la CAN.
(Photo : Pierre René-Worms/RFI)
RFI : Des négociations pour la prolongation de votre contrat sont-elles en cours ?
R.Z. : Non, il n’y a aucune négociation. J’ai envoyé mon rapport à la Fédération. Je crois d’ailleurs qu’ils ont aujourd’hui même (Ndlr : le 13 février), une réunion pour discuter de ce rapport. Ils devraient prendre une décision à l’issue de cette réunion. De toutes les façons, je dois me rendre à Conakry pour discuter de mon avenir ou récupérer mes affaires et tirer ma révérence. En tout cas, je souhaite organiser une conférence de presse et rencontrer les supporteurs pour répondre à toutes les questions qu’ont pu soulever notre parcours.
Propos recueillis par David Kalfa
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Composition des groupes
A | B |
---|---|
Ghana | Bénin |
Guinée | Côte d'Ivoire |
Maroc | Mali |
Namibie | Nigeria |
C | D |
---|---|
Cameroun | Afrique du Sud |
Egypte | Angola |
Soudan | Sénégal |
Zambie | Tunisie |
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