Cela devient une mauvaise habitude : les 40 000 places du vaste stade de Kumasi sont toujours aussi vides… Réunie au pied des tribunes officielles, une petite délégation égyptienne chante, brandit de grands étendards rouges, blancs et noirs tout en faisant résonner tambours et trompettes. Le match commence dans cette ambiance insolite après une cérémonie des hymnes quelque peu perturbée par un magnétophone chancelant...

Des occasions pour le Soudan, un but pour les Pharaons
La première occasion de la rencontre est soudanaise. Haitham Tambal force le gardien égyptien Esam El Hadary à intervenir. Le premier quart d’heure ne donne rien. La rencontre est pourtant engagée, sans temps mort. Mais la défense égyptienne annihile les velléités soudanaises. Et petit à petit, les Pharaons combinent et réussissent à s’infiltrer dans les 22 mètres adverses. Les Faucons du désert tentent d’emballer le match en multipliant les phases de jeu offensives. Le public présent dans les gradins soutient désormais à fond les Soudanais.

Les attaquant égyptiens se congratulent après avoir inscrit trois buts de plus.
(Photo : Reuters)

Et le verrou cède...
Le public de Kumasi déchante rapidement. A la 27e minute, El Moeb, le portier soudanais accroche Hosni Abd Raboh dans la surface. Ce dernier se fait justice en deux temps, en transformant le penalty accordé (1-0) - le premier avait été invalidé par l'arbitre.
Cinq minutes plus tard, une épaisse fumée envahit le stade. L’air devient âcre, quelque peu irrespirable… Le jeu se poursuit cependant avec des Soudanais qui ne baissent pas les bras. Et les Egyptiens, qui semblent un peu à la peine sont obligés de s’impliquer à 100% afin de contenir leurs adversaires.

Les Pharaons corsent l'addition
Rentrés les premiers sur la pelouse, les Pharaons forment un cercle et s’encouragent mutuellement. Les Egyptiens se doivent en effet de hausser leur niveau. Il y a cependant nettement moins d’intensité que durant la première mi-temps. Et, à partir de la 60^e minute, ce sont les Pharaons qui dominent leur sujet sans convaincre. On est bien loin du lumineux Cameroun-Egypte du 22 janvier dernier... Ce qui n'empêche pas les supporters égyptiens de s'enflammer à la moindre incursion de leurs joueurs dans le camps adverse.
L'une d'entre elle aboutit à la 77e minute. Bien servi, le milieu offensif Mohamed Abotrika se retrouve seul devant les cages et frappe (2-0). Le buteur a la mauvaise idée de soulever son maillot pour célébrer sa réussite. Il écope d'un carton jaune. La sanction ne douche pas sa combativité puisqu'à la 82^e, ce même Abotrika inscrit le troisième but égyptien. L’affaire est entendue. L’Egypte est quasiment assurée de se qualifier pour les quarts de finale de la CAN 2008. Pour le Soudan, en revanche, c'est fini ou presque...