ILS ONT SURPRIS

Des Zambiens tels que Felix Katongo (n°20, à gauche) se sont illustrés durant cette CAN 2008.
(Photo : Reuters)

3eme du groupe C (4 pts) -
La Zambie, sans regrets
Evoquer une surprise au sujet de la Zambie peut sembler malvenu. D’abord, parce qu’elle ne s’est pas qualifiée pour les quarts de finale. Ensuite, car les qualités des Zambiens étaient tout de même (re)connues. Avec leur football offensif et généreux, mais trop stéréotypé (peu de jeu sur les ailes, trop de frappes lointaines) et leur défense fébrile (festival de ratés face au Cameroun), les Boys ont néanmoins confirmé leurs bonnes dispositions. Pour peu qu’on laisse un sélectionneur travailler sur la durée et que les Chipolopolo s’exportent un peu plus dans les championnats majeurs, la Zambie peut espérer franchir un nouveau palier. Un signe encourageant en ce sens : l’excellent milieu de terrain, Felix Katongo vient de signer au Stade rennais (France)…

Les Béninois, à l'image d'Abou Maïga, ont posé un genou à terre, mais ne se sont jamais retrouvés à plat ventre.
(Photo : Reuters)

4eme du Groupe B (0 pt) -
Le Bénin, malgré tout
Les Ecureuils devaient être écrabouillés par les trois ténors du football africain que sont le Mali, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Il n’en a rien été. Hormis la lourde défaite face aux Eléphants (4-1), les Béninois ont plus que résisté aux Aigles et aux Super Eagles. Pas mal pour une équipe en proie à l’anarchie : le sélectionneur allemand, Reinhardt Fabisch a été recruté un mois avant le début de la compétition ; la fédération béninoise s’est lancée dans une campagne de recrutement de joueurs par Internet. Et le président du Bénin a mis son grain de noisette dans les affaires des Ecureuils en imposant le retour du turbulent attaquant Muri Ogounbiyi. Sans parler de la tentative de corruption dont Reinhardt Faisch a déclaré avoir fait l’objet…

ILS ONT DEÇU

Les Marocains ont craqué lors du match décisif, face à la Guinée.
(Photo : Pierre René-Worms/RFI)

3eme du groupe A (3 pt) -
Le Maroc, sans cohésion
Le talent était là, à l’image de l’attaquant Sofiane Alloudi, auteur d’un triplé dès le premier match (victoire 5-1 face à la Namibie). Les joueurs d’Henri Michel avaient impressionné en amical face à la France (2-2 en novembre 2007). Mais l’apparente cohésion du groupe s’est lézardée au plus mauvais moment, lors d’un match décisif face à la Guinée (défaite 2-3). Selon diverses sources, la sélection marocaine était minée par les tensions et les clans. Henri Michel qui a été maintenu à la tête des Lions de l’Atlas va devoir tout reconstruire sur des bases plus saines. Si on lui en laisse le temps…

Frédéric Kanouté a été transparent durant cette CAN.
(Photo : Reuters)

3eme du groupe B (4 pts) -
Le Mali, sans génie
Jean-François Jodar avait mis en garde ses joueurs contre l’excès de confiance. Mais à force d’entendre que les Aigles disposent de la meilleure équipe de leur histoire, ceux de 2008 ont sans doute fini par se voir trop beaux. Sans réellement faillir (un match nul face au Nigeria, une petite victoire face au Bénin et une déroute contre la Côte d’Ivoire), les Maliens n’ont pas pour autant convaincu, incapables d’offrir un jeu inventif. Ils pourront toujours se réfugier derrière l’excuse des pépins physiques de Mahamadou Diarra et Frédéric Kanouté. Mais ce serait indigne d’un ex-champion potentiel…

Camara et les siens éliminés
( Photo : Pierre.René-Worms/RFI )

3eme du groupe D (2 pts) -
Le Sénégal, sans âme
Combien de temps le gâchis va-t-il continuer ? Sur le "papier", les Lions de la Teranga disposent de joueurs les plaçant au niveau du Cameroun ou de la Tunisie. Mais dans les faits, les Sénégalais ne sont toujours pas redescendus sur Terre après leur exploit lors de la Coupe du Monde 2002 (quarts de finaliste). Même les éléments en réussite dans leurs clubs, comme Mamadou Niang ont sombré. Et lorsque les difficultés sont survenues, les hommes d’Henri Kasperczak – aux choix tactiques catastrophiques – ont complètement sombré mentalement. Comme tétanisés par l’événement. A tel point que le technicien franco-polonais a démissionné avant l'heure... De plus, la relève ne semble pas assurée, aucun jeune joueur, hormis Moustapha Bayal Sall n’ayant brillé durant cette CAN 2008.

ILS NE POUVAIENT ESPERER MIEUX

Sibusiso Zuma console son jeune équipier Kagisho Dikgacoi.
(Photo : Pierre René-Worms/RFI)

4eme du groupe D (2 pts) -
L’Afrique du Sud repart de loin
Cela a été dit et répété : l’Afrique du Sud prépare SA Coupe du Monde en 2010. Carlos Alberto Parreira, son sélectionneur, s’est donc appuyé sur un groupe jeune. Cela s’est ressenti dans la gestion des matchs durant cette compétition. Son équipe, en construction, n’est pas la plus talentueuse qu’aient connu les Bafana Bafana. Mais elle a le mérite d’être disciplinée et volontaire. Pour preuve, les Sud-Africains ont arraché deux fois le match nul à l’Angola (1-1) et au Sénégal (1-1). Ils auraient même mérité de l’emporter contre les Lions de la Teranga. Avec un peu plus d’expérience et l’émergence d’un talent ou deux, l’Afrique du Sud pourrait enfin mettre un terme à sa chute dans la hiérarchie du football africain : vainqueur de la CAN en 1996, finaliste en 1998, demi-finaliste en 2000, quart de finaliste en 2002, éliminée à l’issue du premier tour en 2004, 2006 et 2008…

Oliver Risser (à droite) s'est bien battu mais n'a pas empêché le naufrage des Brave Warriors.
(Photo : Reuters)

4eme du groupe A (1 pt) -
La Namibie, brave petit poucet
Les Brave Warriors ont clos cette CAN 2008 par un excellent match nul face à des Guinéens totalement à côté de leurs crampons. Pour le reste, la Namibie aura surtout servi de faire-valoir à un Maroc (défaite 1-5) pourtant pas irrésistible. Malgré les bonnes dispositions affichées par son double buteur, Brian Brendell, il n’est pas certain qu’on revoit souvent les Namibiens en phase finale d’une Coupe d’Afrique des nations.

Mahjoub El Moez, le portier soudanais, s'est incliné à neuf reprises durant cette CAN.
(Photo : Pierre René-Worms/RFI)

4eme du groupe C (0 pt) -
Soudan : Faucons du désert, vrai mirage
C’était la grande inconnue de cette CAN 2008. Que valait ces Soudanais sortant d’une période faste (victoire en Coupe COSAFA, réussite des clubs sur la scène continentale) ? La réponse a été cinglante. Les Faucons ont surtout été des victimes de choix pour leurs adversaires. Déjà étrillés 6-0 par la Guinée en match de préparation, les joueurs de Mohamed Abdallah Mazda sont repartis du Ghana avec trois défaites par 3 à 0. Soit 9 buts encaissés en aucun inscrit. Bien qu’appliqués et courageux, les Soudanais athlétiquement et techniquement très inférieurs à leurs adversaires ont souligné les carences d’un football qui a connu quelques succès récents, grâce à ses bonnes structures et à son organisation.