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Développement durable

La France affiche ses bonnes intentions

La première Semaine du développement durable, en France, a permis au gouvernement d’adopter une «stratégie nationale pour le développement durable» sur cinq ans. L’objectif est de mobiliser les citoyens, les entreprises, les consommateurs à un progrès économique et social respectueux de l’environnement, l’Etat se montrant, pour sa part, «exemplaire».
Prenant l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement de l’ONU, fixée au 5 juin, le gouvernement français a lancé la Semaine du développement durable qui doit désormais se renouveler chaque année. La notion de développement durable, popularisée lors du sommet de la Terre à Rio, en 1992, tente de concilier progrès économique et social sans hypothéquer l’équilibre naturel de la planète. Il s’agit donc d’un développement qui réponde aux besoins du présent sans compromettre l’avenir de l’humanité et en favorisant la réduction des inégalités nord-sud. Cela implique des changements profonds des habitudes tant au niveau collectif qu’individuel.

Afin de donner une impulsion significative au développement durable en France, le gouvernement a donc élaboré une stratégie nationale de développement durable à déployer sur une durée de cinq ans. Cette stratégie s’articule autour de six axes dont l’information et la sensibilisation de l’opinion publique, sans laquelle aucun changement concret n’est possible. Les jeunes sont la cible privilégiée et l’éducation à l’environnement et au développement durable sera intégrée dans les programmes scolaires, à titre expérimental tout d’abord, puis généralisée.

L’Etat se doit en ces matières d’être exemplaire. C’est pourquoi des objectifs précis ont été fixés aux administrations : 20% d’économies d’eau d’ici 2008, 60% du papier recyclé, 20% du parc automobile renouvelé en véhicules propres, réduire de 10% les émissions de gaz carbonique dues aux transports et au chauffage des bâtiments publics, mettre 50% des bâtiments neufs aux normes de haute qualité environnementale ou haute performance énergétique.

Colère des écologistes

Fidèle à son option résolument décentralisatrice, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin va aider à la mise en place de 500 plans de développement durable au niveau local. Quant aux entreprises, elles seront incitées «fiscalement» à intégrer des critères de développement durable dans leur gestion. Les petites et moyennes entreprises seront particulièrement aidées dans la gestion de leurs déchets et rejets, dans l’adoption de technologies propres et d’économies d’énergie. Autre pression sur les industriels : les consommateurs bénéficieront d’une meilleure information sur la qualité «durable» des produits notamment grâce aux écolabels officiels français et européens.

La préservation de l’environnement passe également par le renforcement de la sécurité contre les risques et les pollutions. D’ici 2007, 400 postes d’inspecteurs des installations classées potentiellement dangereusement et 150 postes d’inspecteurs de la radio-protection seront créés. Un Office de recherche et de lutte contre les infractions liées à l’environnement et à la santé publique verra le jour dès cette année.

Enfin, la stratégie nationale de développement durable préconise en renforcement de la coopération internationale par la création d’une Organisation mondiale de l’environnement, pendant de l’Organisation mondiale du commerce. Et la France œuvrera en faveur d’un volet environnemental du Nepad, le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).

Cet ensemble d’engagements a déclenché la colère des organisations de défense de l’environnement et des Verts qui dénoncent le double jeu du gouvernement. Ils mettent en regard du document gouvernemental le gel des crédits budgétaires consacrés à l’environnement et aux acteurs associatifs du secteur, l’absence de taxations sur les poids lourds et les carburants, rétablissant un meilleur équilibre entre la route et le rail, les décisions récentes sur la chasse et le déroulement du débat national sur l‘énergie, conduisant, selon eux, à la relance du nucléaire.

Mais ce qui devrait inquiéter à la fois le gouvernement et les défenseurs de l’environnement c’est l’accueil réservé par les téléspectateurs lundi soir à une émission grand public de France 2 sur le changement climatique permettant de répondre à des questions test et de participer à un référendum. L’émission a fait moins bien que toutes les autres chaînes qui diffusaient une fiction.



par Francine  Quentin

Article publié le 04/06/2003

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