Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Angolagate

Un rapport de police accablant

Le quotidien Le Figaro publie dans son édition du 20 août la synthèse de police qui détaille l'Angolagate. Ce rapport, transmis aux juges au début de l'été, n'ajoute rien qui ne soit déjà connu de cette affaire de ventes d'armes. Mais, par la précision et la multiplicité des détails, il décrypte le rôle joué par l'homme d'affaires Pierre Falcone, ainsi que celui de Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur à l'époque des faits, et de son homme de l'ombre, le préfet Jean-Charles Marchiani.
Dans le code pénal, cela s'appelle du trafic d'influence ou de la corruption passive. Le rapport de 19 pages, rédigé par le patron de la Brigade financière, ne laisse aucune ambiguïté sur le rôle joué par Charles Pasqua et son conseiller pour la sécurité, Jean-Charles Marchiani. Point par point, le policier reprend la chronologie des ventes d'armes à l'Angola, entre 1993 et 1995.

Officiellement, la politique du gouvernement Balladur est claire : c'est l'embargo vis-à-vis du régime Dos Santos. La France ne soutient pas Luanda dans sa lutte contre la guérilla de Jonas Savimbi. Dans les coulisses, l'ancien espion Marchiani, suit pas à pas la conclusion d'un contrat qui portera au total sur 633 millions de dollars.

Une immunité européenne

Des uniformes pour l'armée, du matériel de sécurité, mais aussi des hélicoptères de combat. Des armes que le tandem Falcone-Gaydamak se procurent sur le marché de l'occasion, dans les pays de l'Est. En échange du soutien discret du ministre de l'Intérieur, les deux hommes d'affaires vont financer le train de vie personnel de Marchiani, puis les activités politiques de Charles Pasqua.

Il faut dire que le contrat a dégagé un bénéfice d'au moins un milliard de francs. Malgré l'évidence, la Brigade financière souligne que les deux hommes ont toujours nié avoir joué un quelconque rôle dans cette opération. Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani sont, aujourd'hui, toujours protégés par leur immunité de député européen.



par David  Servenay

Article publié le 20/08/2002

Articles