Développement
Le PNUD donne la priorité à 38 pays africains
Une soixantaine de pays dans le monde doivent bénéficier d’une action internationale rapide et puissante pour que la pauvreté y recule. Le Programme des Nations unies pour le développement appelle, dans son rapport mondial sur le développement humain 2003, a donner une priorité à ces pays dont 38 se situent en Afrique subsaharienne.
En septembre 2000, au sommet du Millénaire, sous l’égide des Nations unies, les responsables politiques de la planète se fixaient pour objectif, d’ici 2015, de réduire de moitié la pauvreté, de généraliser l’enseignement primaire, de réduire des deux tiers la mortalité infantile et d’enrayer le sida. Dans son rapport 2003 sur le développement humain dans le monde le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) identifie 59 pays qui, sans intervention rapide et ciblée de la communauté internationale, ne pourront en aucun cas parvenir au but fixé. Sur cette petite soixantaine de pays 38 se situent en Afrique subsaharienne.
Dans 31 pays jugés absolument prioritaires dont 25 pays subsahariens, le revenu par habitant de même que les indicateurs sociaux sur lesquels se fonde le PNUD, comme l’espérance de vie et le niveau d’éducation ne progressent plus, voire régressent. Dans 28 autres pays la situation apparaît moins préoccupante et on relève certaines avancées mais le manque de moyens financiers ou l’inadaptation de certaines mesures mises en œuvre freinent les efforts réalisés. Treize de ces pays se trouvent en Afrique subsaharienne.
Promesses non tenues
Les causes de ces difficultés de développement économique et social varient en fonction des pays mais le PNUD souligne que, pour les pays africains concernés, l’enclavement, la faible population, l’éloignement des marchés mondiaux et l’étroitesse de leur économie ne facilitent pas la diversification d’une production largement basée sur des produits primaires dont l’exportation représente la ressource essentielle. A cela s’ajoutent les ravages du sida car, dans 23 pays d’Afrique subsaharienne, la proportion de la population touchée par l’épidémie dépasse 5%. L’Afrique du Sud, par exemple, a perdu 28 places au classement du PNUD en fonction du développement humain du seul fait de l’augmentation de la mortalité des jeunes sous l’effet du sida. De plus, neuf pays africains ont connu la guerre au cours des dix dernières années.
Toutefois l’Afrique n’est pas le seul continent concerné par la stagnation ou le recul du progrès social. Parmi les pays absolument prioritaires ont trouve aussi trois pays arabes, dont l’Irak, ainsi qu’Haïti et le Tadjikistan en Asie centrale. Les années 90 ont été particulièrement mauvaises en ce qui concerne le revenu moyen par habitant. Dans 54 pays la richesse par habitant a diminué, même si bon nombre de ces pays n’appartiennent pas à la catégorie des plus pauvres. Ainsi, 20 se situent en Afrique subsaharienne mais 17 en Europe de l’Est et dans l’ex-URSS où les niveaux de vie se sont effondrés après le démantèlement de l’Union soviétique. En revanche, des pays comme le Bénin, le Ghana, Maurice, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal ont progressé de manière significative depuis le début des années 90. Et, effet de masse aidant, la Chine compte 150 millions de pauvres de moins qu’il y a dix ans.
Le Pacte du Millénaire entre pays riches et pays pauvres conclu en 2000 repose en partie sur les promesses des pays industrialisés de favoriser des échanges plus équitables, d’accroître l’aide au développement et d’alléger la dette des pays en développement. Pour l’heure, ces engagements ne sont pas tenus, affirme le PNUD. Qu'il s’agisse du démantèlement des subventions commerciales ou de l’allégement de la dette on est encore loin du compte. Et, bien que le reflux de l’aide publique au développement ait été enrayé en 2002 les 100 milliards de dollars par an nécessaires à la réalisation des objectifs du millénaire ne seront pas atteints. En 2002, l’APD est revenue à 57 milliards de dollars, contre 52,3 milliards en 2001.
A écouter :
Nathalie Tourret
Journaliste du service économique de RFI (Invitée de la rédaction le 08/07/2003).
Zéphyrin Diabré Le directeur général adjoint du PNUD qui est l'Invité matin de RFI du 10/07/2003.
Dans 31 pays jugés absolument prioritaires dont 25 pays subsahariens, le revenu par habitant de même que les indicateurs sociaux sur lesquels se fonde le PNUD, comme l’espérance de vie et le niveau d’éducation ne progressent plus, voire régressent. Dans 28 autres pays la situation apparaît moins préoccupante et on relève certaines avancées mais le manque de moyens financiers ou l’inadaptation de certaines mesures mises en œuvre freinent les efforts réalisés. Treize de ces pays se trouvent en Afrique subsaharienne.
Promesses non tenues
Les causes de ces difficultés de développement économique et social varient en fonction des pays mais le PNUD souligne que, pour les pays africains concernés, l’enclavement, la faible population, l’éloignement des marchés mondiaux et l’étroitesse de leur économie ne facilitent pas la diversification d’une production largement basée sur des produits primaires dont l’exportation représente la ressource essentielle. A cela s’ajoutent les ravages du sida car, dans 23 pays d’Afrique subsaharienne, la proportion de la population touchée par l’épidémie dépasse 5%. L’Afrique du Sud, par exemple, a perdu 28 places au classement du PNUD en fonction du développement humain du seul fait de l’augmentation de la mortalité des jeunes sous l’effet du sida. De plus, neuf pays africains ont connu la guerre au cours des dix dernières années.
Toutefois l’Afrique n’est pas le seul continent concerné par la stagnation ou le recul du progrès social. Parmi les pays absolument prioritaires ont trouve aussi trois pays arabes, dont l’Irak, ainsi qu’Haïti et le Tadjikistan en Asie centrale. Les années 90 ont été particulièrement mauvaises en ce qui concerne le revenu moyen par habitant. Dans 54 pays la richesse par habitant a diminué, même si bon nombre de ces pays n’appartiennent pas à la catégorie des plus pauvres. Ainsi, 20 se situent en Afrique subsaharienne mais 17 en Europe de l’Est et dans l’ex-URSS où les niveaux de vie se sont effondrés après le démantèlement de l’Union soviétique. En revanche, des pays comme le Bénin, le Ghana, Maurice, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal ont progressé de manière significative depuis le début des années 90. Et, effet de masse aidant, la Chine compte 150 millions de pauvres de moins qu’il y a dix ans.
Le Pacte du Millénaire entre pays riches et pays pauvres conclu en 2000 repose en partie sur les promesses des pays industrialisés de favoriser des échanges plus équitables, d’accroître l’aide au développement et d’alléger la dette des pays en développement. Pour l’heure, ces engagements ne sont pas tenus, affirme le PNUD. Qu'il s’agisse du démantèlement des subventions commerciales ou de l’allégement de la dette on est encore loin du compte. Et, bien que le reflux de l’aide publique au développement ait été enrayé en 2002 les 100 milliards de dollars par an nécessaires à la réalisation des objectifs du millénaire ne seront pas atteints. En 2002, l’APD est revenue à 57 milliards de dollars, contre 52,3 milliards en 2001.
A écouter :
Nathalie Tourret
Journaliste du service économique de RFI (Invitée de la rédaction le 08/07/2003).
Zéphyrin Diabré Le directeur général adjoint du PNUD qui est l'Invité matin de RFI du 10/07/2003.
par Francine Quentin
Article publié le 08/07/2003