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Politique française

La gauche emporte 23 régions sur 26

Le second tour a confirmé et amplifié le succès de l’opposition. La quasi totalité des régions détenues par la droite basculent à gauche. celle-ci détient désormais 23 régions sur 26. La participation électorale était en hausse pour ce second tour.
La mobilisation de l’électorat, en hausse de 3 points sur le premier tour, a bénéficié à la gauche. La dynamique de la victoire, perçue par l’électorat de gauche, s’est donc cumulée avec le vote-sanction qui avait marqué le premier tour. Les tentatives de la droite pour inverser la tendance se sont avérées vaines, en dépit de l’omniprésence dans les meetings de la droite de son héraut le plus populaire, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy qui a parfois assuré trois réunions, dans trois régions différentes en une même journée.

Les résultats en voix de ce scrutin sont particulièrement nets : la gauche obtient près de 50 % des suffrages, la droite parlementaire 37 % et l’extrême-droite 13 %.

Mais l’effet du nouveau mode de scrutin, qui donne une prime à la majorité, est particulièrement dévastateur pour la droite qui détenait 14 régions sur 22 en france métropolitaine. Elle n’en contrôle plus qu'une. Lorsque les estimations ont commencé à être diffusées, à 20 heures précises, c’est en cascade que les régions sont tombées à gauche : Bretagne, Picardie, Franche-Comté, Haute et Basse Normandie, Picardie, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes…

Vers un remaniement de grande ampleur

Le choc est d’autant plus rude pour la majorité présidentielle que plusieurs de ses ténors ont été battus : Valéry Giscard d’Estaing, en Auvergne, a peut-être mené le combat de trop, les ministres Xavier Darcos, en Aquitaine et Gilles de Robien en Picardie sont battus. Mais pour le Premier ministre, la défaite la plus cuisante est celle subie en Poitou-Charente, la région qu’il a présidée quatorze ans durant et où la socialiste Ségolène Royal a largement battu la liste menée par la présidente UMP sortante, Elisabeth Morin.

Personne à droite n’a cherché à minimiser l’ampleur de la défaite, qualifiée d’«extrêmement grave» par le ministre des Affaires sociales François Fillon. Mais alors que la gauche et l’UDF ont insisté sur la rupture de la confiance, les porte-parole de l’UMP, tout en assurant qu’ils tireraient tous les enseignements de ce vote, ont insisté sur la nécessité de continuer les réformes, soulignant que la législature actuelle est en place jusqu’en 2007. Il sera cependant difficile de faire comme si de rien n’était.

Déjà, avant même ce second tour, il paraissait acquis qu’un remaniement ministériel significatif interviendrait au lendemain de ces élections régionales et cantonales dont Jean-Pierre Raffarin niait le caractère de test national. Mais l’ampleur de la défaite pose un problème nouveau au président de la République, qui ne souhaitait pas, à ce stade, remplacer son Premier ministre. Le pourra-t-il ? À droite, passé le choc initial, nombreux sont les dirigeants qui, considérant que Jean-Pierre Raffarin est usé, souhaiteront qu’une figure nouvelle conduise la prochaine bataille, celle des élections européennes en juin prochain.

Sous la Cinquième République, le Premier ministre a toujours été un fusible. Jean-Pierre Raffarin risque de le vérifier à ses dépens.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 28/03/2004 Dernière mise à jour le 29/03/2004 à 14:52 TU

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